Tourenberichte 2019

Pollux 4'092m

26. Juli 2019

Tourenleiter: Sven Friedli

 

Seilschaft 1: Sven Friedli, Fabienne Jelk, Annette Steger, Regula Detta

Seilschaft 2: Michel Petrig, Sarah Deriaz, Gilles Gfeller

 

Je ne vous cache pas que tout cela a très mal commencé. Moi, je partais pour la terre de mes ancêtres, mes Alpes bernoises, Mon Lauterbrunnen fétiche, Ma Jungfrau! Et rien… Tout cela à cause d’un petit crachin, deux goûtes sur des cailloux ou l’éventualité peu probable de revenir un peu humide… Bref, je n’avais pas encore commencé que j’étais déjà déçu et frustré.

 

Bon, d’un autre côté, depuis quelques temps, je suis amoureux d’une fille qui vit à Zermatt et je découvre petit à petit cette belle région. La première fois, depuis le Gornergrat, qu’elle m’a montré la Monte Rosa Hutte et m’a parlé de Castor et Pollux, j’ai un peu cru qu’elle se moquait. J’ai immédiatement vu Yakari, Petit Tonner qui rencontre Tilleul et un chien poteau accompagné d’une petite fille qui jouent autour d’un manège enchanté. Bon, vous avec l’idée : je n’ai pas étudié latin-grec :-(

 

On avait RDV au pied des cabines pour monter au Petit Cervin. Quelques gondolas plus tard, entourés de toute l’équipe suisse de ski, on s’est retrouvé sur le plateau du Breithorn. A commencé la longue traversée sur le glacier, tout était encore bien gelé, il était 7:15 et le temps était clair. 

 

Sur les traces, plusieurs patrouilles. Certaine prennent le sentier du bas et Sven, le chef de course, prend l’option du haut. Après la neige sans crampons, on s’équipe pour traverser un éperon rocheux et redescendre de l’autre côté, en passant juste à côté du bivouac... pour ceux qui situent…

 


Ensuite, remontée dans la neige en direction du sommet que j’identifie pour la première fois. Après une approche tranquille, les deux cordées se font silence pour garder le rythme. On touche le rocher une nouvelle fois. On jongle avec nos crampons, on laisse nos bâtons pour le piolet et on commence véritablement l’escale.

 

Quelques chaînes et gros blocs plus tard, nous sommes accueillis par la Madone et son Fils. Pas très prudent d’emmener des enfants en bas-âge si haut dans la montagne... enfin ce n’est pas le miens, je ne dis rien.

 

Après, on cramponne de nouveau pour la dernière arrête de neige. “Just a piece of cake” :-) et ensuite on y est. 

 

“En vrai, ça fait pas une différence de malade. C’est même assez plat, on dirait un peu le sommet du Montélaz, pour ceux qui situent... Non, non, je rigole… la vue depuis le Montélaz est beaucoup plus impressionnante.”

 

Après les becs et congrats, on redescend en direction de la pause :-) auprès de la Madone.

 

Dans la descente qui a suivi, je me suis vraiment demandé quel était le plaisir de faire de la montagne si c’est pour se retrouver coincé, bousculé et finalement doublé entre deux passages étroits, accroché au bout d’une chaîne, par une bande de lourdeaux malpolis dont l’intention n’était visiblement pas d’être courtois ni patients.

 

Après cet épisode digne d’un supermarché à l’ouverture du Black Friday, on a de nouveau mis les crampons pour retrouver le glacier et nos bâtons abandonnés ici un moment avant. Vu l’heure et la température, en fait de glacier, c’était plutôt de la granita : un truc entre liquide et glacé. Il ne manquait que les couleurs exotiques et la paille…  

 

Alors quand, quelques encablures plus loin, toujours sur cette mer blanche et instable, Rigi nous a fait une démo de natation entre deux langues de crevasses, ben moi qui n’y connais rien, j’ai trouvé ça normal. Mais en fait, comme ça c’est dit autour du pot de fin de course, cet incident est heureusement rare et pour la plupart d’entre nous c’était même une première. Un grand MERCI aux deux chefs de cordées qui ont géré la situation et nous ont ramené tous sain et sauf au bercail.

 

J’espère que le ton nonchalant et son délai de rédaction vous auront convenu comme la course et votre compagnie m’ont satisfaites. J’ai eu un énorme plaisir à vous rencontrer. Un énorme merci à Sven pour l’organisation, à Michel pour les conseils et la conduite de la cordée, à Sarah pour m’avoir entraîné dans cette aventure et à Fabienne, Annette et Rigi pour leur sympathique compagnie :-)

 

Bericht: Gilles

Fotos: Alle